Le
pacte d’avenir pour la Bretagne illustre une nécessité devenue flagrante. Les
régions doivent peser plus et pouvoir intervenir en amont des problèmes
d’adaptation des entreprises au marché mondial.
Peser plus, cela implique un changement de
taille :
- passer
de 18 à 9 régions et disposer ainsi
d’une puissance de feu financière à la hauteur des enjeux d’une concurrence
féroce dans tous les secteurs agricoles, agroalimentaires, automobiles, et
autres,
- disposer
de compétences élargies, clarifiées et donc reconnues par l’Etat afin d’exercer
un véritable pouvoir d’influence sur le tissus économique.
Aujourd’hui,
la Bretagne, comme les autres régions, est dans « l’entre deux » avec
une taille insuffisante et des délégations partielles.
Cela
ne satisfait personne et coûte inutilement cher à notre Pays ; en effet
une décentralisation incomplète justifie l’augmentation des agents
administratifs recrutés ici et maintenus là bas.
Ce
non choix ne répond ni aux nécessités économiques du territoire ni aux
aspirations des producteurs et salariés.
Ce
que réclament les Bretons, c’est de la cohérence générale dans les moyens et de
la gouvernance de proximité dans les interventions. Ce pacte d’avenir suscite la controverse, en
particulier
sur son contenu.
En
réalité et ceci n’a pas été suffisamment souligné, c’est son élaboration qui
est d’abord critiquable par une région qui revendique plus d’autonomie.
Rédigé
dans les cabinets ministériels, ce pacte d’avenir, même si des réunions se sont
tenues à Rennes, vient de Paris.
La
Bretagne avait une formidable occasion d’affirmer le fait régional en rédigeant
elle-même le projet, quitte à en négocier le contenu avec Paris.
Et
bien non, la région Bretagne en a laissé l’initiative aux Ministères,
reconnaissant implicitement la situation « d’entre deux » de la
décentralisation à la française avec un pilotage général maintenu par l’Etat
central.
Les
divergences d’opinion et d’attitude entre les bonnets rouges et la majorité
socialiste régionale et gouvernementale viennent aussi de ce paradoxe négatif.
Cette
prise de conscience conduira t-elle demain à une décentralisation plus
affirmée ? Ce n’est pas certain mais cependant hautement souhaitable.
Dominique
Blanc
Maire
de Saint Quay Portrieux