dimanche 8 décembre 2013

Vers une décentralisation plus affirmée ?



Le pacte d’avenir pour la Bretagne illustre une nécessité devenue flagrante. Les régions doivent peser plus et pouvoir intervenir en amont des problèmes d’adaptation des entreprises au marché mondial.

 Peser plus, cela implique un changement de taille :

- passer de 18 à 9 régions  et disposer ainsi d’une puissance de feu financière à la hauteur des enjeux d’une concurrence féroce dans tous les secteurs agricoles, agroalimentaires, automobiles, et autres,

- disposer de compétences élargies, clarifiées et donc reconnues par l’Etat afin d’exercer un véritable pouvoir d’influence sur le tissus économique.

Aujourd’hui, la Bretagne, comme les autres régions, est dans « l’entre deux » avec une taille insuffisante et des délégations partielles.

Cela ne satisfait personne et coûte inutilement cher à notre Pays ; en effet une décentralisation incomplète justifie l’augmentation des agents administratifs recrutés ici et maintenus là bas.

Ce non choix ne répond ni aux nécessités économiques du territoire ni aux aspirations des  producteurs et salariés.

Ce que réclament les Bretons, c’est de la cohérence générale dans les moyens et de la gouvernance de proximité dans les interventions. Ce pacte d’avenir suscite  la controverse, en
particulier sur son contenu.

En réalité et ceci n’a pas été suffisamment souligné, c’est son élaboration qui est d’abord critiquable par une région qui revendique plus d’autonomie.

Rédigé dans les cabinets ministériels, ce pacte d’avenir, même si des réunions se sont tenues à Rennes, vient de Paris.

La Bretagne avait une formidable occasion d’affirmer le fait régional en rédigeant elle-même le projet, quitte à en négocier le contenu avec Paris.

Et bien non, la région Bretagne en a laissé l’initiative aux Ministères, reconnaissant implicitement la situation « d’entre deux » de la décentralisation à la française avec un pilotage général maintenu par l’Etat central.

Les divergences d’opinion et d’attitude entre les bonnets rouges et la majorité socialiste régionale et gouvernementale viennent aussi de ce paradoxe négatif.

Cette prise de conscience conduira t-elle demain à une décentralisation plus affirmée ? Ce n’est pas certain mais cependant hautement souhaitable.


Dominique Blanc
Maire de Saint Quay Portrieux